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La fille d’un pêcheur. L’ordre du vice-roi
Depuis un mois la tient emprisonnée ;
Mais ce matin, bravant une sévère loi,
Elle a brisé ses fers.

ELVIRE.

Elle a brisé ses fers. Quel peut être ton crime ?

FENELLA.


Elle répond qu’elle n’est point coupable ; elle en atteste le ciel.

ELVIRE.

Qui troubla ton repos ?

FENELLA.


Elle fait signe que l’amour s’empara de son cœur et qu’il a causé tous ses maux.

ELVIRE.

Qui troubla, ton repos ? Hélas ! pauvre victime !
Je te comprends : l’amour a su toucher ton cœur.
Mais de tes maux quel est l’auteur ?

FENELLA.


Elle fait signe qu’elle l’ignore ; mais il jurait qu’il l’aimait, il la pressait contre son cœur ; puis montrant l’écharpe qui l’entoure, elle fait entendre quelle l’a reçue de lui.

ELVIRE.

Cette écharpe, il te l’a donnée !

FENELLA.


Elle soupire et fait signe que oui.

ELVIRE.

Mais dans ces lieux qui t’a donc entraînée ?