Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/241

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Comment ne pas en rire ?
Robert est un démon !
RAIMBAUT.
Oui, c’est un vrai démon ?
ROBERT, qui jusque-là a cherché à modérer sa colère, se lève à la fin du deuxième couplet.
C’en est trop !… qu’on arrête un vassal insolent !
Je suis Robert !
RAIMBAUT, tombant genoux.
Je suis Robert ! Miséricorde !
Pardon, mon doux seigneur !
ROBERT.
Pardon, mon doux seigneur ! Une heure je t’accorde !
Fais ta prière, et puis qu’on le pende à l’instant.
RAIMBAUT.
Grâce ! grâce ! je vous en prie !
J’arrive de la Normandie.
Avec ma fiancée, et nous venons tous deux
Remplir auprès de vous un message pieux !
ROBERT.
Ta fiancée ?… attends. Sans doute elle est jolie !
Je me laisse attendrir, allons, pour ses beaux yeux,
Je te fais grâce de la vie ;
Mais elle m’appartient, qu’on l’amène en ces lieux.
Chevaliers, je vous l’abandonne.
RAIMBAUT.
Hélas !
ROBERT.
Tais-toi, vassal, quand ma bonté pardonne,
Oses-tu bien encor murmurer ?