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MASANIELLO.

Songe au pouvoir dont l’abus nous opprime,
Songe à ma sœur arrachée à mes bras !

PIÉTRO.

D’un séducteur peut-être elle est victime ?

MASANIELLO.

Ah ! quel qu’il soit, je jure son trépas !

MASANIELLO ET PIÉTRO.

Mieux vaut mourir que rester misérable !
Pour un esclave est-il quelque danger ?
Tombe le joug qui nous accable,
Que sous nos coups périsse l’étranger !
Amour sacré de la pairie, etc.

(En ce moment Fenella paraît sur le haut du rocher ; elle regarde la mer, en mesure la profondeur, et semble prête à s’y précipiter.)


Scène III.


Les précédens ; FENELLA.


MASANIELLO.

Que vois-je ? Fenella ! quoi ! ma sœur en ces lieux !

(À ce cri, Fenella tourne la tête, aperçoit son frère, et descend vivement les rochers.)

MASANIELLO, à Piétro.

Le ciel nous entendait, il exauce nos vœux !

(Fenella est descendue et a été se jeter dans les bras de son frère.)

Je n’ose encore en croire ma tendresse !
Est-ce bien toi que dans mes bras je presse ?
Quel motif inconnu te sépara de moi ?

FENELLA.


Elle lui fait signe qu’elle le lui dira, mais à lui seul.

(Piétro s’éloigne.)