Songe au pouvoir dont l’abus nous opprime,
Songe à ma sœur arrachée à mes bras !
D’un séducteur peut-être elle est victime ?
Ah ! quel qu’il soit, je jure son trépas !
Mieux vaut mourir que rester misérable !
Pour un esclave est-il quelque danger ?
Tombe le joug qui nous accable,
Que sous nos coups périsse l’étranger !
Amour sacré de la pairie, etc.
(En ce moment Fenella paraît sur le haut du rocher ; elle regarde la mer, en mesure la profondeur, et semble prête à s’y précipiter.)
Scène III.
Que vois-je ? Fenella ! quoi ! ma sœur en ces lieux !
(À ce cri, Fenella tourne la tête, aperçoit son frère, et descend vivement les rochers.)
Le ciel nous entendait, il exauce nos vœux !
(Fenella est descendue et a été se jeter dans les bras de son frère.)
Je n’ose encore en croire ma tendresse !
Est-ce bien toi que dans mes bras je presse ?
Quel motif inconnu te sépara de moi ?
Elle lui fait signe qu’elle le lui dira, mais à lui seul.
(Piétro s’éloigne.)