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ALPHONSE.

Funeste destinée !
Ah ! qu’une infortunée
Échappe à leur courroux
S’il épargnent sa vie,
Je brave leur furie ;
Mon sort me sera doux.

ELVIRE.

J’attends avec constance
L’arrêt de leur vengeance
Qui doit me joindre à vous
Le péril nous rassemble :
Si nous mourons ensemble,
Mon sort me sera doux.

PIÉTRO ET LE CHŒUR.

Oui, c’est lui que le ciel livre à notre courroux.
Oui, tu nous l’a promis ; qu’il tombe sous nos coups.

ALPHONSE, à Piétro.

Farouche meurtrier, je brave ton courroux ;
Viens me donner la mort ou tomber sous mes coups.

(Il lèvent tous sur Alphonse leurs poignards. Fenella se jette entre eux et Alphonse.)

FENELLA.


Elle court à son frère, et par ses gestes elle lui dit : Il était sans asile, sans défense, il est venu en suppliant vous demander un asile ; vous le lui avez accordé, vous l’avez reçu sous votre toit, vous lui avez juré protection, et vous le laisseriez immoler ! ces murs seraient teints de son sang !

MASANIELLO, à Fenella.

Sa confiance en moi ne sera pas trompée !
Je me rappelle mon serment ;

(A Alphonse.)

Et mieux que ton épée,
L’hospitalité te défend,
Qu’on respecte ses jours !