Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/66

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ELVIRE.

Entendez-vous les cris dont ils frappent les cieux ?
Je vois le fer sanglant qui menaçait ma vie,
J’allais périr !… un mortel généreux,
Votre frère lui-même a trompé leur furie.

BORELLA.

Masaniello ! grands dieux !
Il a donc triomphé ? Le destin se prononce !
Écoute… il revient… qu’ai-je vu ? c’est Alphonse !


Scène VII.


Les précédens ; ALPHONSE, suite.


FENELLA.


Elle court à lui, et lui demande où est Masaniello.

ALPHONSE.

Votre frère !… ô douleur ! ô regrets éternels !
Il combattait encore… Hélas ! à ces cruels
Il voulut épargner un crime.
Prête à périr, Elvire embrassait ses genoux
Il a sauvé ses jours, et le peuple en couroux…

BORELLA.

Il en était l’idole.

ALPHONSE.

Il en était l’idole. Il en est la victime.

(Fenella, qui écoutait ce récit en tremblant, tombe à moitié évanouie entre les bras de Borella, qui la soutient.)

Et je n’ai pu le secourir !
Je l’ai vengé du moins : nos bataillons fidèles