Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/506

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M. DE BUSSIÈRES.

Vraiment ! c’est inconcevable !… comme l’amitié nous change ! jusqu’à ce pauvre M. de Courcelles, que, sans savoir pourquoi, je détestais intérieurement ! mais en revanche, je vais l’aimer, je vais l’adorer, je lui voue dès ce moment une affection !…

MADAME DE BLANGY.

Qui va me faire du tort, et c’est moi qui, à mon tour, serai jalouse…

M. DE BUSSIÈRES.

Oh ! non, ce que j’éprouve pour vous est un sentiment à part, qui ne peut se définir, qui ne ressemble à rien… cela est si différent de ce que j’éprouvais pour Hortense !

MADAME DE BLANGY, sévèrement.

Je l’espère bien.

M. DE BUSSIÈRES.

Il n’y a aucune comparaison… c’est quelque chose, de… de bien mieux encore.

MADAME DE BLANGY.

À la bonne heure ! Sans cela songez-y bien, je le dis à vous comme je le dirai à M. de Courcelles, il faudrait à l’instant même se quitter, ne plus se voir ! De l’amitié, rien que de l’amitié ! et comme la mienne n’est pas exigeante, je vous rappellerai que votr voiture vous attend.

M. DE BUSSIÈRES.

Ah ! madame !

MADAME DE BLANGY.

Il ne faut vous gêner en rien, et puisque vous avez à Paris des affaires importantes…