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Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/189

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Scène II.

BERTRAND, seul.

Mon commerce de traiteur prend une mauvaise tournure, et si je n’y mets ordre, je mourrai de faim au milieu de mes provisions. Heureusement j’ai déjà fait une spéculation qui double mes profits.

Air : Si Pauline est dans l’indigence.

Je sais d’une façon commode
Rançonner chaque voyageur,
Et je puis, grâce à ma méthode,
Voler en tout bien, tout honneur.

Crie-t-on : Garçon ? potage pour un ! j’envoie demi-part.

Les prenant ainsi par famine,
Mes succès ne sont pas douteux ;
Et chez Bertrand quand seul on dîne
Il faut tout demander pour deux.

Mais ce bel officier mange comme quatre, et ne paie pas même pour un. Ma foi, à tout risque, demandons-lui de l’argent. Le difficile est de lui parler, car il chante toujours. Mais je l’entends : le voilà qui crie comme quelqu’un qui paie.

FLORVAL, en dehors.

Holà ! hé ! quelqu’un ! le maître, les garçons, tout le monde.