Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/211

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BERTRAND.

Aïe, aïe, m’y voilà ! ils veulent que toute la famille y passe.

SCUDÉRI, d’une voix sombre.

J’y suis : à minuit, une lanterne sourde, trois coups de poignard, il aura vécu.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Très bien : ce sera un spectacle très gracieux.

BERTRAND, frissonnant.

Oui, gracieux ! je voudrais t’y voir. Je n’ai pas une seule goutte de sang dans les veines.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

C’est charmant !

SCUDÉRI.

Je crois y être.

Air : L’Amour me ramène (des Deux Lions).

Lampe sépulcrale,
Viens guider mes pas.
La cloche fatale
Sonne le trépas.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

À vos pieds, princesse,
Dit le ravisseur,
Je meurs de tendresse.

BERTRAND.

Moi, je meurs de peur.

ENSEMBLE.
SCUDÉRI, MADEMOISELLE SCUDÉRI, BERTRAND.
SCUDÉRI ET MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Chacun en silence
Écoute en tremblant :