Scène II.
Admirable ! admirable !
À qui en avez-vous donc, mon père ?
Je te dis que c’est admirable.
Oui, vous avez raison. Vous n’avez rien fait de mieux.
Il ne s’agit pas de mon tableau, mais d’un faisan superbe. J’étais trop loin pour l’atteindre ; mais qu’il est agréable d’être peintre et chasseur ! on aperçoit un pluvier doré dont on veut reproduire les couleurs ; pan ! voilà un modèle.
Tous mes succès, je les dois à la chasse ;
Là passe un lièvre, un cerf de ce côté,
Je les abats : mon pinceau les retrace ;
Ils revivront dans la postérité.
Oui, nous vivrons à jamais, et j’y compte.
Et le gibier qui court en liberté,
En attendant, déjà, prend un à-compte
Sur l’immortalité !
Quel coloris ! Quelle vérité ! Les beaux arbres ! on dirait que le vent les agite encore.