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Scène II.

ALICE, puis FARDOWE.
FARDOWE, tenant d’une main sa palette, ses pinceaux, son tableau, son chevalet, et de l’autre son fusil.

Admirable ! admirable !

ALICE.

À qui en avez-vous donc, mon père ?

FARDOWE.

Je te dis que c’est admirable.

ALICE, prenant le tableau.

Oui, vous avez raison. Vous n’avez rien fait de mieux.

FARDOWE.

Il ne s’agit pas de mon tableau, mais d’un faisan superbe. J’étais trop loin pour l’atteindre ; mais qu’il est agréable d’être peintre et chasseur ! on aperçoit un pluvier doré dont on veut reproduire les couleurs ; pan ! voilà un modèle.


Air de Partie carrée.

Tous mes succès, je les dois à la chasse ;
Là passe un lièvre, un cerf de ce côté,
Je les abats : mon pinceau les retrace ;
Ils revivront dans la postérité.
Oui, nous vivrons à jamais, et j’y compte.

ALICE.

Et le gibier qui court en liberté,
En attendant, déjà, prend un à-compte
Sur l’immortalité !

Quel coloris ! Quelle vérité ! Les beaux arbres ! on dirait que le vent les agite encore.