Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/366

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nous a séparés, m’a empêché hier de vous faire mes excuses.

JASPER.

Je n’ai pourtant pas quitté la salle.

FARDOWE.

Et moi, je vous attendais à la porte ; il n’est pas étonnant que nous ne nous soyons pas retrouvés. Mais je vous répéte, monsieur, que le hasard seul…

JASPER.

Ce n’est pas là la satisfaction qu’il me faut : l’affaire a eu des témoins ; je suis l’offensé, vous en convenez…

JULIEN.

Eh bien, qu’est-ce qu’il dit donc ?

FARDOWE.

C’est-à-dire, monsieur, vous êtes l’offensé parce que vous le voulez bien, c’est une complaisance de votre part, car je vous déclare sur mon honneur…

JASPER.

Il suffit, monsieur, vous devez me comprendre…
(À haute voix) et si vous êtes brave…

FARDOWE, se rapprochant de Jasper, et lui parlant à demi-voix.

Monsieur, les braves ne crient pas ; l’heure, le lieu, le choix des armes, c’est comme vous voudrez ; seulement, et dans votre intérêt, je vous engage à ne pas choisir le pistolet ; voilà tout ce que j’ai à vous dire.

JASPER.

Au contraire, monsieur, c’est mon arme.

FARDOWE.

À la bonne heure, ma délicatesse est à couvert ;