Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/372

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FARDOWE, regardant dans la coulisse.

Dites donc, milord, c’est joliment loin, il y a plus de deux cents pas, et à peine si l’on aperçoit l’héroïne de la fête… Attendez, elle a remué la tête, c’est bon, je sais à peu près où elle est ; voilà tout ce qu’il me faut.

LORD DERBY.

Attention, on va commencer par ordre de numéros… (Fouillant dans sa poche.) (À part.) Je crois que je me suis donné les numéros 1 et 2. (Haut.) Et vous, Fardowe ?

FARDOWE, occupé à arranger son fusil, et lui passant sa carte.

Je n’en sais rien ; voyez vous-même, je crois que c’est le 4.

LORD DERBY.

Et l’autre ?

FARDOWE.

Je ne l’ai plus ; je l’ai donné à un pauvre diable, à qui j’avais promis une dot ; et tenez, le voici, son fusil sur l’épaule.

(En ce moment, Julien sort de sa cabane.)
LORD DERBY.

Eh mais, c’est un garde-chasse… Ah mon Dieu ! le petit Julien, le plus habile tireur du pays ! C’est décidé, (Montrant Fardowe) je ne pourrai jamais rien faire pour cet homme-là ; il a toujours le talent de tout renverser.

FARDOWE.

Qu’est-ce que vous avez donc ?