Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/361

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LA BARONNE.

Ah ! vos craintes ne sont que trop réelles. Sa dernière lettre était datée de Moscou, et depuis, n’avoir trouvé aucuns moyens d’écrire à sa famille, à celle qu’il aimait !

RAYMOND.

Est-ce que c’était possible ? Toutes les communications n’étaient-elles pas interceptées ? Les Hulans, les Baskirs, les Cosaques, c’est la mort aux estafettes.

LA BARONNE.

Oui, c’est possible. Je vous crois, docteur ; mais c’est égal, vous m’avez fait un mal…

RAYMOND.

C’est ma faute, et je m’en accuse. C’est le résultat de cette maudite conversation. Ainsi jugez de l’effet sur votre mère.

CÉLINE Vous la trouvez donc bien malade ?

RAYMOND.

Pas précisément : mais elle est bien faible, hors d’état de résister à une secousse un peu forte. La moindre émotion peut compromettre sa santé, et même son existence.

CÉLINE, effrayée.

Grand Dieu !

RAYMOND.

Ne vous alarmez point. Il est facile, avec des soins, des précautions… mais pour cela, il faut m’écouter toutes les deux. (À la baronne.) Vous, d’abord, faites-moi