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Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/388

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BERNARDET.

Comment ! vous refusez ?

THÉOBALD.

Oui, Monsieur. Il est des motifs.

BERNARDET.

Et quels sont-ils ?

THÉOBALD.

C’est que Céline… (À part.) Allons, je lui rendrai du moins ce service… (Haut.) C’est que Céline, c’est que ma sœur, tout en rendant justice à votre mérite, n’en est encore qu’à l’estime.

BERNARDET, d’un ton suffisant.

Vous croyez ? Eh bien ! vous êtes dans l’erreur.

THÉOBALD, vivement.

Que dites-vous ?

BERNARDET.

Que je suis sûr de mon fait… que je suis sûr d’être, aimé. Sans cela, je serais le premier à refuser..

THÉOBALD, avec joie.

Vraiment ?

BERNARDET.

Dans notre profession, il faut croire à l’amour de sa femme.

Air de Turenne.

Pour parler avec éloquence,
Pour avoir la tête aux débats,
Il faut, pendant qu’on est à l’audience,
Être sûr que sa femme, hélas !
De son côté n’en donne pas.
Oui, régner seul et sans partage,
Voilà les plans qu’en hymen j’ai conçus…