Page:Scribe - Théâtre, 18.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LÉONARDE.

Oui, aisé ! lorsque la future a disparu, et court les champs à l’heure qu’il est !

RAMIREZ.

J’en suis fâché pour vous, dame Léonarde ; mais c’est votre faute.

LÉONARDE.

Comment ! ma faute !

RAMIREZ.

Sans doute : elle était confiée à votre surveillance, et si vous l’aviez élevée comme j’ai élevé Fernand dans une retraite profonde, dans une ignorance absolue…

ISABELLE.

Au surplus, cette fuite est un enfantillage, et je suis persuadée qu’elle s’est réfugiée dans mon château, où elle m’attend pour me conter ses petits chagrins. Mais avant d’aller la rejoindre, je serai ravie, seigneur Ramirez, de connaître votre élève ; ce que m’a dit le prince, semble tenir du miracle : un jeune homme qui ignore jusqu’à l’existence des femmes !

RAMIREZ.

Oui, Madame ! et je vous prie de rendre compte au prince de la manière dont ses ordres ont été exécutés ; c’était contre mon gré ; mais enfin le prince le voulait.

ISABELLE.

Et vous dites donc qu’il n’a jamais vu de femmes ?

RAMIREZ.

Votre Altesse sera la première.