Page:Scribe - Théâtre, 18.djvu/206

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GUSTAVE.

Rien, rien.

ADÈLE.

Je devine ; quelque surprise qu’il nous prépare.

GUSTAVE, prenant une autre lettre.

« Je vous préviens, Monsieur, que vos lettres de change sont protestées. » Ah ! ah ! celle-là, c’est de M. Vincent, un honnête usurier. Je ne crois pas qu’il vienne au bal. « Il me faut mes vingt mille francs, ou je découvre tout à votre oncle. » Parbleu, voilà un original ; je suis désolé de ne l’avoir pas invité. (Se retournant, et aux domestiques auxquels Laurent donne des ordres.) Eh bien ! les bougies ! le lustre, les quinquets. (Les domestiques finissent d’allumer.) Vous voyez bien que je suis dans ma correspondance. (Ouvrant une autre lettre.) Ah celle-ci est essentielle, c’est de Saint-Firmin. Nous allons bien nous divertir, il m’a promis de nous amener un homme impayable, un bouffon de société ; enfin un mystificateur qui n’a pas son pareil.

ADÈLE.

Oh ! quel bonheur ! comme il va nous faire rire !

GUSTAVE.

C’est son état… Mais voici déjà du monde qui nous arrive.