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Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/42

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Scène XVI.

M. DE SAINT-PHAR, LE VICOMTE,
ANTOINE, qui se tient à l’écart.
LE VICOMTE.

Oui, mon cher, c’est lui-même, je l’ai parfaitement reconnu.

M. DE SAINT-PHAR.

Quelle peut être la cause de ce déguisement ?

LE VICOMTE.

Oh ! je m’en doute bien. Il était depuis un an à Strasbourg, où il avait une place superbe.

M. DE SAINT-PHAR.

C’est là où il aura vu ma fille ; elle y a passé un mois chez une de ses tantes.

LE VICOMTE.

Je comprends ; et le coquin sera devenu amoureux sans notre permission ; mais ce qui est bien pis encore, c’est que j’avais arrangé pour lui un mariage superbe, la plus riche héritière du département. Tout était convenu avec les parens,

Air de M. Guillaume.

Quand j’apprends par une estafette
Que le futur a disparu,
Qu’il s’est sauvé sans tambour ni trompette
Et qu’à Paris il s’est rendu !…
Mais dans Paris comment donc, sans encombre,
Chercher un fou qui vient de s’échapper ?
la ville est grande, et sur le nombre
On pourrait se tromper.


Aussi je crois qu’il serait parti avec toi, si le mar-