Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/47

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M. DE SAINT-PHAR.

J’ai lu votre rapport, et je l’ai trouvé bien.

SOUFFLÉ.

Cependant, monseigneur, pour ce qu’il m’a coûté… je peux bien dire que je l’ai fait sans m’en apercevoir !

M. DE SAINT-PHAR.

Tant mieux, celà prouve de la facilité ; il y a là même quelques idées hardies, qui sont en contradiction avec les miennes.

SOUFFLÉ.

Certainement, monseigneur, c’est sans le vouloir. (À part.) C’est cet autre qui aura fait quelques bêtises.

M. DE SAINT-PHAR.

Ne vous en défendez pas, j’aime beaucoup que l’on ne soit pas de mon avis. Mais voyons un peu comment vous soutiendrez votre opinion.

SOUFFLÉ.

Mon opinion !

Air : Ces postillons

Ah ! monseigneur, vous n’ me connaissez guère ;
Je n’y fais pas tant de façons ;
Être entêté n’est pas mon caractère ;
Et voyez-vous, en fait d’opinions
Tant d’gens en ont trois ou quatre de suite,
Qu’ c’est gênant pour les arranger ;
Moi j’n’en ai pas, et ça m’évite
La peine d’en changer.

M. DE SAINT-PHAR.

Je vous comprends, et je vous sais bon gré de votre, générosité ; vous craignez d’engager une dis-