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Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/488

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vacances ; le cher mari n’est donc pas ici ? Ah ! voilà le maître clerc. (Il traverse le théâtre, et allant à une autre table.) Eh ! c’est le docteur… vous avez donc laissé mourir notre receveur ? vous créez des places. Ma foi, pour une soirée de province, il est impossible de trouver une société plus agréable. (À part, sur le devant de la scène.) Où diable a-t-on été chercher toutes ces physionomies-là ?

ARMAND.

L’insipide bavard !

DE LA DURANDIÈRE.

Et vous, monsieur Armand, vous ne faites rien ? je conçois cela, les cartes, le jeu, tout cela est une faible distraction pour quelqu’un qui, comme vous, cultive avec succès les beaux arts ; car je ne suis pas encore revenu de la surprise où m’a jeté le portrait de madame. Si vous vouliez me donner votre adresse, de retour à Paris, je vous emploierais ; car vous ne croiriez pas que je me suis déjà fait peindre deux ou trois fois, et que l’on n’a jamais pu m’attraper.

ARMAND, le regardant.

Cela m’étonne ! Du reste, voici l’adresse que vous voulez bien me demander.

(Il tire de son portefeuille une carte qu’il Lui présente.)
DE LA DURANDIÈRE.

C’est bien, c’est bien. (Jetant les yeux dessus avec négligence.) Hein ! M. le comte de Saint-André, lieutenant-colonel. Comment, monsieur, c’est là réellement…

ARMAND.

Mon véritable nom.