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Page:Scribe - Théâtre, 21.djvu/480

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SCHOON, le regardant.

Eh ! oui… il me semble bien que c’est vous-même.

TIMOTHÉE, à part.

C’est de mon côté… c’est de ma famille !… Après tout, apothicaire ! je pouvais tomber plus mal ! c’est même mieux que je n’avais droit d’attendre… (Haut avec sentiment.) Honnête vieillard, vous daignez donc me reconnaître…

SCHOON, qui a mis ses lunettes.

Parfaitement, pour vous avoir soigné, il y a trois mois, lors d’une discussion à coups-de-poings avec ces matelots, qui vous avaient laissé pour mort devant ma boutique…

TIMOTHÉE.

C’est donc cela que je ne me remettais pas vos traits.

SCHOON.

Je le crois sans peine, une heure sans connaissance, même pendant qu’on vous rapportait chez maître Gibson, votre marchand… Et sans les ventouses que j’ai eu l’heureuse idée de vous appliquer entre les deux épaules.

TIMOTHÉE.

Très-bien ! très-bien… je me rappelle maintenant… Vous m’apportez votre mémoire…

SCHOON.

Il est payé depuis long-temps.

TIMOTHÉE.

Et par qui ?

SCHOON.

Par un jeune avocat, dont vous me parliez tout à l’heure, M. Japhet…