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Page:Scribe - Théâtre, 23.djvu/373

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LO MANGLI, en s’en allant.

En voilà un qui ne restera pas long-temps ici… et c’est dommage… car il est gentil !…

(Elle sort avec Peki par la droite.)

Scène III.

LE PRINCE, STELLA, entrant par la gauche en se disputant.
DUO.
STELLA.
Eh quoi ! Monsieur, toujours vous plaindre.
LE PRINCE.
Et n’ai-je pas raison, hélas !
STELLA.
Lorsqu’au terme on est prêt d’atteindre !
LE PRINCE.
Mais ce jour ne finira pas !
STELLA.

C’est peu de patience, ou bien peu de tendresse !
Songez qu’une heure encore !… une heure de sagesse…
Et je vous appartiens pour jamais !…

LE PRINCE.

Et je vous appartiens pour jamais !…J’entends bien !
Mais une heure est un siècle !… une heure de sagesse,
Quand le cœur bat d’amour et d’espoir et d’ivresse.
Car vous ne savez pas quel amour est le mien !…

(Se rapprochant très près d’elle.)
Et si je vous disais depuis quand je soupire !…
STELLA.
Oui… oui… mais de plus loin tâchez de me le dire.
ENSEMBLE.

Plus loin, plus loin !… encor plus loin !
Oui, j’en prends le ciel à témoin,
Votre amour lui-même
Me glace d’effroi !
Et si je vous aime
Ah ! c’est loin de moi !