Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/105

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LAGINGEOLE.

Et ne nous reste-t-il pas nos talens, notre industrie ? Avec de l’esprit, et j’en ai, de l’effronterie, et tu en as, on se tire de tout.

TRISTAPATTE.

Voilà que je suis un effronté maintenant.

LAGINGEOLE.

Enfin, n’est-ce pas toujours toi qui te mets en avant ?

TRISTAPATTE.

C’est-à-dire que tu me mets toujours en avant, et je commence à en avoir assez. S’il y a quelque danger à courir, quelques coups de bâton à recevoir, c’est toujours pour moi. Voilà mes profits : nous devrions au moins partager.

LAGINGEOLE.

Tout peut se réparer. Si nous pouvions faire ici quelque bonne opération de commerce.

TRISTAPATTE.

Mais je te répète que nous n’avons plus rien.

LAGINGEOLE.

Justement, c’est comme cela qu’on commence. Si nous avions seulement avec nous cette petite baleine qu’on a pêchée dernièrement, dans le Journal de Paris, sur les côtes du Holstein… C’était là un joli cadeau à faire au pacha, si nous l’avions !

TRISTAPATTE.

Oui, mais ne l’avant pas…

LAGINGEOLE, cherchant à deviner ce qu’a dit Tristapatte.

Comment dis-tu ?