Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/119

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de l’entendre griffer sur la harpe un morceau de sa composition, comme on me l’a promis.

LAGINGEOLE.

Seigneur, vous allez être satisfait.

SCHAHABAHAM.

La musique est-elle vraiment de sa composition ?

LAGINGEOLE.

Oui, seigneur, lisez le programme.

SCHAHABAHAM.

On l’aura sans doute un peu retouchée. Enfin, nous allons en juger.

LAGINGEOLE.

Mesdames et messieurs, la plus grande attention ; l’ours va commencer.

(Un esclave apporte une harpe ; l’ours griffe l’air :)

J’ai du bon tabac dans ma tabatière, etc.

LAGINGEOLE.

Admirez cet air prisé par tous les amateurs.

SCHAHABAHAM.

On a beau dire, il n’y a que les Européens pour ces choses-là ; un ours turc n’en ferait jamais autant. Dites-moi, l’homme, comment vous y êtes-vous pris pour instruire cet animal d’une manière aussi surprenante ? Si vous me répondez juste, je vous nomme gouverneur de mes enfans.

LAGINGEOLE.

Seigneur, vous prenez un ours ; il faut pour cela qu’il soit jeune ; cependant il serait vieux, que ce serait absolument la même chose. Vous l’élevez comme il faut, je dis comme il faut, car là-dessus chacun a