Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

colonel ; ça a manqué d’avoir des suites. J’ai vu le moment où ça allait compromettre… le vernis de ma voiture.

LA FOLIE.

Ah ! vous me rassurez ; car, entre militaires, cela pouvait avoir d’autres suites.

HORTENSIA.

Vous vous trompez, ma chère, monsieur n’est point militaire, et ne l’a jamais été. C’est monsieur Calicot.

CALICOT.

Marchand de nouveautés au mont Ida !

LA FOLIE.

C’est que cette cravate noire, ces éperons et surtout ces moustaches… Excusez, monsieur, je vous prenais pour un brave.

CALICOT.

Il n’y a pas de quoi, madame.


AIR de Julie.

Oui, de tous ceux que je gouverne,
C’est l’uniforme, et l’on pourrait enfin
Se croire dans une caserne
En entrant dans mon magasin ;
Mais ces fiers enfans de Bellone,
Dont les moustaches vous font peur,
Ont un comptoir pour champ d’honneur,
Et pour arme une demi-aune.

HORTENSIA.

Monsieur est un jeune négociant qui fera de très-bonnes affaires. D’abord, il est déjà très-connu ; on le rencontre partout, au café Anglais, au boulevart de Gand, à toutes les promenades. Il parle de mu-