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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/25

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barbe sans se couper : et pourquoi ? Parce qu’il faut qu’il se parle à lui-même… Adieu, ma sœur ; sans rancune : bien du plaisir ce soir.


Scène II.

Mademoiselle DESROCHES, JUSTINE.
MADEMOISELLE DESROCHES.

Oui, bien du plaisir ; tu l’entends : voilà comme sont les frères.

JUSTINE.

Ah bien ! mon oncle Poudret est encore pire : car enfin M. Desroches, votre frère, veut bien entendre parler de mariage, et tout ce qu’il dit là-dessus me semble assez raisonnable. Pourquoi ne voulez-vous pas de M. Durand, qui me paraît un mari comme un autre, et c’est déjà beaucoup.

MADEMOISELLE DESROCHES.

Ah ! Justine, tu ne peux pas me comprendre ! S’il était le premier en date, je ne dis pas : mais quand le cœur est déjà prévenu par une inclination antérieure !

JUSTINE.

Quoi ! mademoiselle, vous avez une inclination ?

MADEMOISELLE DESROCHES.

D’autant plus violente qu’elle a été spontanée dans le principe, et qu’elle est sans espoir dans ses conséquences ; car qui sait si jamais nous pourrons nous rencontrer !