Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/125

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ROSE.

Cela n’est pas possible ; même famille, même fortune, c’est un mariage trop convenable, et monsieur votre père n’oserait pas.

LUCIE.

Aussi, ne vient-il à Paris que pour chercher un prétexte.

ROSE.

Il n’en trouvera pas ; M. Édouard est un jeune homme charmant.


Air des Maris ont tort.

Plein de raison et d’imprudence,
Plein de folie et de bonté,
Souvent il donne à l’indigence
L’argent qu’il gagne à l’écarté.
Rendre service est sa méthode ;
Enfin chez lui sont confondus
Les défauts qui sont à la mode
Et les vertus qui n’y sont plus.

LUCIE.

Oui ; mais puisque tu parles de ses défauts, il en est un que jusqu’ici j’avais su cacher à mon père, et auquel il ne pardonne pas ; un négociant comme lui, qui a toute la droiture, et même la rudesse d’un ancien marin, estime avant tout la franchise, et M. Édouard est sans doute un fort aimable jeune homme ; mais, soit étourderie, soit distraction, il a contracté l’habitude de ne jamais dire un mot de vérité.

LOLIVE.

J’y suis ; il a beaucoup voyagé.