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Air de la Robe et les Bottes.

Le ciel voulut, dans sa sagesse,
Que notre cœur en tout temps s’attachât.
Jeune, on est tendre ; et quand vient la vieillesse,
Afin d’aimer, on aime encor son chat.
Des chats pourtant le naturel est traître,
Ils trompent qui sait les chérir,
C’est pour cela qu’nous les aimons peut-être :
Des amans c’est un souvenir.


(À la fin de ce couplet, elle se lève et va placer Minette endormie sur le lit de repos, dont un des rideaux seulement est entr’ouvert, et de manière que la chatte n’est plus vue des spectateurs. On frappe en dehors.)


Ah, mon Dieu ! c’est notre maître… ne lui parlons pas de l’idée de vendre Minette ; car il l’aime tant qu’il se laisserait plutôt mourir de faim.

GUIDO, en dehors.

Marianne, Marianne.

MARIANNE, qui a posé Minette sur le lit, va ouvrir.

Voilà, voilà.


Scène II.

MARIANNE, GUIDO.
GUIDO.

C’est heureux ! j’ai cru que vous aussi, Marianne, vous alliez me laisser à la porte.

MARIANNE.

C’est que j’avais peur de réveiller Minette.

GUIDO, d’un air sombre.

Pauvre petite ! elle dort ; elle fait bien ! et moi aussi, je voudrais dormir, dormir toujours ! D’abord,