Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/362

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MARIANNE.

Eh bien ?

GUIDO.

Je ne te la dirai pas.

MARIANNE.

Alors, c’est comme si vous n’en aviez qu’une.

GUIDO.

Ma seconde raison, et c’est la plus forte, c’est que j’ai une passion dans le cœur.

MARIANNE.

Et pour qui ? grand Dieu ! pour quelque jeune demoiselle ?

GUIDO, d’un air sombre.

Non.

MARIANNE.

Pour quelque veuve ?

GUIDO.

Non.

MARIANNE.

Ô ciel ! c’est pour quelque femme mariée ?

GUIDO, avec effort.

Non ; mais tu ne le sauras jamais, ni toi, ni personne au monde ; moi qui te parle, je ne suis pas même sûr de le savoir.

MARIANNE.

C’est donc quelque chose de bien terrible ?

GUIDO.

Si terrible que, vois-tu, Marianne, je serais amoureux de toi, si c’était possible, je mets tout au pis, que ça ne serait rien auprès.