Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/376

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MINETTE, posant le miroir sur la table.

Ah, tant mieux ! je t’en remercie. Mais, je vous demanderai, monsieur, pourquoi vous ne m’avez pas faite plus grande ?

GUIDO.

La ; ce que c’est que l’ambition ! tout à l’heure elle n’était pas plus haute que ça. (Mettant la main contre terre.) Déjà des idées de grandeur !

MINETTE.

Non, seulement comme cela. (Se levant sur la pointe des pieds.) Rien qu’un peu, je t’en prie ; qu’est-ce que cela te coûte ?

GUIDO.

Je ne peux plus. Ce ne sont pas de ces ouvrages qu’on retouche à volonté.

MINETTE.

Ah, bien ! tu n’es pas complaisant.

GUIDO.

Et toi, si tu n’es pas contente, tu es bien difficile.

MINETTE, lui tendant la main en souriant.

Ah, oui ! pardon ; je suis une ingrate.

GUIDO.

D’ailleurs, de quoi te plains-tu ? N’es-tu pas ce que tu étais autrefois ?

MINETTE.

Non, jamais je n’ai été femme, c’est la première fois.

GUIDO.

Bah !