Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MINETTE.

Du tout, pour m’obéir ; et je n’ai qu’un mot à prononcer.

MARIANNE.

Moi ! abandonner ma chère Minette ! (Minette s’est approchée d’elle, et lui a parlé bas à l’oreille.) Ciel ! il se pourrait ! (Avec respect.) Quoi ! c’est vous ! c’est vous !

MINETTE, regardant toujours si Guido vient.

Silence donc, (À mi-voix.) Eh ! oui vraiment, la solitude, le chagrin, l’exaltation germanique, ont tourné la tête à ce pauvre Guido ; car il est à moitié fou, mon cher cousin.

MARIANNE.

Il prétend qu’il est misanthrope et romantique.

MINETTE.

C’est ce que je voulais dire.

MARIANNE.

Mais il a un si bon cœur !

MINETTE.

Aussi, pour réparer des torts qu’il s’est toujours reprochés, mon père, en mourant, m’a suppliée de l’épouser, si c’était possible, mais il ne veut pas me voir : et ce qu’il y a de plus humiliant, il n’aime que sa chère Minette… Il fallait bien le corriger, et ce ne sera pas long, je l’espère, surtout si tu veux me seconder.

MARIANNE.

Si je le veux. Parlez, commandez ; que faut-il faire ?