Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/397

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MINETTE.

Ici même, tout à l’heure ; il venait pour chercher Minette, et alors je lui ai tout raconté.

GUIDO.

Ô ciel, quelle indiscrétion !

MINETTE.

Et il dit qu’il va me réclamer.

GUIDO, vivement.

Peu m’importe.

Air : Sans mentir.

J’ai le bon droit, je m’en flatte,
Et je saurai l’emporter ;
Car enfin c’est une chatte
Qu’il prétendit acheter.
Lui donner femme jolie
Serait le tromper.

MINETTE, finement.

Serait le tromper.Oui da.
Malgré cette tromperie,
Je crois que ce seigneur-là
L’aimera (bis)
Tout autant comme cela.

D’ailleurs il n’est pas mal, ce jeune homme ; un air ingénu, la naïveté allemande ; et avec un pareil maître, je serai la maîtresse, tandis qu’avec vous ce n’est pas facile : vous avez de l’esprit.

GUIDO.

Moi ! si on peut dire ça !

MINETTE.

Et puis, il est bien plus riche que vous. Il me donnera un beau palais, de belles robes, de magnifiques parures.