Page:Scribe - Théâtre, 8.djvu/33

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LE BARON.

Attends-donc. Est-ce que ton neveu serait M. Alfred ?

LE GOUVERNEUR.

Tu le connais ?

LE BARON.

Oui, indirectement ; je t’expliquerai cela. Mais tu le crois donc bien en sûreté ?

LE GOUVERNEUR.

Je t’ai dit que je le tenais.

LE BARON.

Eh bien, tu ne le tiendras pas long-temps ; on a le projet de le faire évader. Ma fille, mes gens, moi-même, toute la maison est dans la conspiration.

LE GOUVERNEUR.

Comment diable !

LE BARON.

Oui, nous avons besoin d’une leçon. Écoute, tu es gouverneur du château voisin , tu es mon ami, fais moi le plaisir de me mettre en prison.

LE GOUVERNEUR.

Très volontiers, enchanté de te posséder. Je te l’ai dit, j’ai justement tout près de mon appartement une prison particulière pour moi et ma famille ; mon neveu ne la quitte presque pas, mais il y a toujours une place pour mes amis.

LE BARON.

Bien. Mais ça ne suffit pas ; il me faudrait du bruit, de l’éclat, une arrestation sérieuse.

LE GOUVERNEUR.

Diable ! tu en demandes trop ; je ne puis pas. Mes