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ELVINA, avec résolution.

Monsieur Alfred, Je ministre ne sait pas la vérité… Je vous demande une grâce, une seule grâce…

ALFRED.

Ordonnez.

ELVINA.

C’est de lui écrire en mon nom, tout de suite.

FRANCK.

Oui, ventrebleu ! nous allons lui écrire.

ALFRED.

Vous voulez que ce soit moi ?

ELVINA.

Je vois votre étonnement… Mais j’en conviens maintenant sans rougir… vous m’avez crue digne de vous, par mon éducation, mon caractère, lorsque vous m’avez témoigné un intérêt si vif… mais il est bon que vous sachiez, monsieur Alfred, que je ne sais rien, rien absolument, que j’ai une mauvaise tête qui a fait le malheur de mon excellent père…

FRANCK, qui se contient à peine.

Mon capitaine, ne croyez pas au moins…

ALFRED.

Non, sans doute. (À part.) D’honneur, elle m’enchante… Je suis presque fâché qu’on veuille la corriger.

ELVINA, fixement.

Écrivez, je vous prie… il n’y a pas un moment à perdre.

ALFRED, se plaçant.

M’y voici.

FRANCK, lui donnant une plume.

Oui, nous y sommes.