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Page:Scribe - Théâtre, 9.djvu/373

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je l’aime, M. Frédéric, et ce n’est pas moi qui en dirai jamais du mal. Si monsieur veut entrer…

(Thomasseau va préparer la table, Nanette s’occupe a épousseter)
CANIVET.

Non ; j’attendrai son retour. (À Simon) Eh ! bien, qu’en dites-vous ?

SIMON.

Je dis… je dis que ce n’est pas très-exemplaire ; mais il n’a que vingt ans ; il faut que jeunesse se passe.

CANIVET.

Une pareille absence de mœurs !

SIMON.

Il en a peut-être ; cela n’empêche pas ; mais en même temps, il a des passions ; et voilà… quand on n’en a plus, quand on est comme vous et moi, on se trouve à son aise : il est bien plus facile d’être moral. Et puis, écoutez donc, tout cela est peut-être exagéré, on peut l’avoir calomnié.

CANIVET.

C’est égal ; il faut que je voie par moi-même ; la chose est trop importante. Dès que quelqu’un peut s’oublier un instant, je dis un seul instant, il n’a plus de droits à la confiance.

SIMON.

Vous reviendrez, je l’espère, à de meilleurs sentimens. Si, en attendant, vous voulez monter chez moi, Nanette vous avertira dès que ce jeune homme sera rentré. Tu entends, petite ?