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LA CHATTE
MÉTAMORPHOSÉE EN FEMME,


OPÉRA-COMIQUE EN UN ACTE,


PAROLES DE MM. SCRIBE ET MÉLESVILLE,


MUSIQUE DE M. J. OFFENBACH,


Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Bouffes-Parisiens, le 19 avril 1858.




DISTRIBUTION DE LA PIÈCE.
GUIDO, fils d’un négociant de Trieste M. Tayau
MARIANNE, sa gouvernante Mlle Macé
MINETTE, chatte de Guido Mlle Tautin
DIG-DIG, jongleur indien M. Désiré
La scène se passe à Biberach, en Souabe.

Le Théâtre représente la chambre de Guido. — Au fond, une alcôve, avec une petite croisée élevée, contre laquelle est un lit de repos, caché par deux rideaux. — À droite de l’acteur, une table, sur laquelle est un coffre de moyenne grandeur. — Au-dessus de la table, une cage accrochée à la muraille. — Deux portes latérales : à gauche, la porte d’entrée ; à droite, celle qui est censée conduire dans une autre chambre.


Scène I.

MARIANNE, seule, assise auprès de la table et tricotant ; elle tient sur ses genoux une chatte blanche endormie.

Notre maître ne revient pas !… Depuis ce matin, qu’il court toute la ville de Biberach, il n’aura rien trouvé, c’est sûr !… Pauvre Guido ! le plus beau jeune homme de toute la Souabe… Un jeune homme si bon, si aimable, qui avait tant d’amis, quand il avait de l’argent !… ils sont tous partis ; et de tous ceux qui dînaient à la maison, il n’est resté que notre chatte… cette pauvre Minette, qui dort là, sur mes genoux, et dont il faudra se séparer aussi ! La cuisinière du gouverneur m’en a déjà offert trois florins, que j’ai refusés !… trois florins !… la fourrure seule vaut cela… sans compter son caractère ! Et cependant je serai bien obligée d’en venir là… par intérêt pour elle ; car ici nous n’avons pas même de quoi la nourrir… Entends-tu, Minette, tu ne seras pas à plaindre… c’est moi ! parce que les chattes, c’est la passion des vieilles gouvernantes… et, depuis la mort de mon mari, je peux dire… foi d’honnête femme, que c’est le seul attachement que je me sois permis.

(Elle a été placer Minette endormie sur le lit de repos dont un des rideaux seulement est entr’ouvert, de manière que la chatte n’est plus vue des spectateurs.)

COUPLETS.
I.
Le ciel voulut, dans sa sagesse,
Que notre cœur en tout temps s’attachât.