Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, cinquième partie, 1654.djvu/13

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PANTHEE A SON CHERABRADATE.

Quand je vous diray que de tous les malheurs de la captivité, je n’en ay aucun que la privation de voſtre veut ; je ne doute pas que vous ne ſoyez affligé d’eſtre ennemy d’un Prince qui sçait bien uſer de la victoire : & qui me fait rendre autant de reſpect dans ſon Camp, que j’en recevrois à Suſe ſi j’y eſtois. Ne trouvez donc pas eſtrange ſi je vous ſuplie de vouloir proteger aupres de Creſus, tous les Priſonniers qu’il a faits, & tous ceux qu’il pourra faire à l’avenir : mais entre les autres le Prince Artamas, qui eſt infiniment cher à l’illuſtre Cyrus. je ne vous dis point qu’en la perſonne de la Princeſſe Mandane, vous pouvez, luy rendre mille agreables offices : car vous pouvez juger par ceux que je reçois de luy, combien il ſentira ceux que vous luy rendrez. je dis ceux que vous luy rendrez, parce que je ne douté point que vous ne veüilliez m’aquiter de ce que je dois à ce genereux Vainqueur : cependant je puis vous aſſurer, que tous ſes ſoins & toutes ſes bontez, n’empeſchent pas que je ne me tienne