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Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, cinquième partie, 1654.djvu/385

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donc que Tegée eſtoit Maiſtre de ſes Gardes ; qu’il avoit une puiſſante intelligence dans la Citadelle ; que j’y avois gagné pluſieurs Soldats ; & qu’il ne s’agiſſoit plus que d’avoir une eſcorte, & d’avertir les Princeſſes, ne ſongea plus à rien qu’à vaincre ces deux obſtacles. Quelques jours apres ; la nouvelle eſtant venuë de la priſe de Nyſomolis, & de la terreur que vos Armes portoient par toute la Lydie, il falut malgré qu’en euſt Telephane, pour ne ſe rendre pas ſuspect, etpour ſatisfaire à l’opinion avantageuſe que l’on avoit conçeuë de luy, qu’il allaſt montrer qu’il la meritoit, & qu’il allaſt à la guerre : il fut donc avec Andramite ; où en diverſes petites rencontres, il ſe ſignala hautement. Il voulut pourtant que Beleſis & moy de meuraſſions à Sardis, pour tenir Tegée & tous ceux qui eſtoient de ſon intelligence, dans la volonté d’executer l’entrepriſe, quand l’heure en ſeroit venuë : avec ordre de l’en advertir promptement, afin qu’il trouvaſt : un pretexte pour revenir à Sardis. Voila donc, Seigneur, où en eſtoient les choſes pendant que vous preniez des Villes, & que vous faiſiez quitter les Poſtes qu’occupoient les Troupes Lydiennes : mais pour accourcir mon diſcours autant que je le pourray, voila encore Seigneur, les termes où en eſtoit l’entrepriſe de delivrer Mandane : lors qu’apres que vous euſtes demandé à combatre le Roy de Pont, il ſe fit une entreveuë de vous & de ce Prince, où vous reconnuſtes le Prince Mazare parmy ceux qui l’accompagnoient. je ne doute pas, Seigneur, que vous n’ayez quelque curioſité de sçavoir pourquoy mon Maiſtre fut à ce lieu là, car je l’ay euë comme vous : mais il ne m’en a pû dire autre choſe, ſinon que croyant aſſurément vous avoir rencontré & parlé