Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, première partie, 1654.djvu/256

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LA PRINCESSE
MANDANE
AU ROY DE CAPADOCE
ET DE GALATIE SON PERE.


SEIGNEUR,

Ce n’estoit pas sans raison, que vostre Majesté avoit de la défiance, de la modestie d’Artamene : puis que ce n’a esté que par le Lieutenant de vos Gardes, que j’ay apris ce qu’il a fait pour vostre conservation : ou pour mieux dire, pour celle de toute la Capadoce, de toute la Galatie, de toute la Medie, & pour celle de Mandane, que vostre perte auroit fait mourir de douleur. Il m’a bien dit le grand danger où vostre Majesté s’est exposée : Mais il ne m’auroit jamais apris, que sa valeur vous en avoit garanty : & je l’aurais tousjours ignoré, si je ne l’eusse sçeu par une autre voye. Je l’ay touvé si persuadé de vostre vertu, & si attaché à vostre service ; que mes soings ont esté absolument inutiles, pour vous l’aquerir davantage. Mais, Seigneur, faites s’il vous plaist que mes prieres ne le soient pas aupr