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ARTAMÈNE
OV
L E   G R A N D
C Y R V S.


LIVRE TROISIÈME.



PEndant que ces illustres Amis d’Artamene s’entretenoient de son malheur, & de ses grandes qualitez ; il se rendoit encore plus digne des loüanges qu’ils luy donnoient : estant certain qu’il supportoit sa prison, avec une constrance admirable. L’incertitude de la vie de sa Princesse, estoit la seule chose qui touchoit son cœur sensiblement : & le malheur de sa propre captivité luy sembloit trop peu considerable, pour pouvoir esbranler son esprit. Mais à dire vray, l’amour le tourmentoit si cruellement, qu’il n’estoit pas besoin que d’autres passions