tout haut en paſſant dans l’anti-chambre où eſtoient ſes Filles, que c’eſtoit un homme qui venoit prier la Princeſſe de le proteger aupres du Roy où il avoit quelque affaire. Mais enfin cét Envoyé de Spitridate eſtant entré dans le Cabinet de la Princeſſe, où je demeuray ſeule aveques luy : Madame (luy dit il, apres luy avoir fait une profonde reverence) je vous demande pardon, ſi je n’ay pas voulu donner la Lettre que je vous preſente à Heſionide, qui me l’a demandée de voſtre part : car comme le Prince Spitridate ne sçavoit pas ſi vous luy feriez la grace de luy reſpondre, il m’a commandé ſi expreſſément d’eſtre preſent quand vous la liriez s’il eſtoit poſſible, que je n’y ay oſé manquer : eſperant par là, Madame, aprendre du moins une partie de vos ſentimens. La Princeſſe eſtoit ſi interdite, qu’elle ne sçavoit pas trop bien que luy reſpondre : mais enfin prenant la Lettre, comme mes ſentimens ſont touſjours tels qu’ils doivent eſtre, repliqua t’elle, je ne trouveray point mauvais que mon viſage vous les deſcouvre : c’eſt pourquoy je ne feray point de difficulté de contenter Spitridate, & de lire ſa Lettre devant vous. En diſant cela, elle en rompit le cachet, & y leur à peu prés ces paroles. SPITRIDATE A LA PRINCESSE ARAMINTE.
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