Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, troisième partie, 1654.djvu/444

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Couronne, qu’elle n’en perdra jamais le ſouvenir. En fin, Seigneur, apres une longue converſation, je fis reſoudre ce Prince à partir : comme il avoit encore toutes les Pierreries que la Prince Ariſtée luy avoit données en partant de Chriſopolis, il ne voulut rien prendre de tout ce que je luy offris de la part de la Princeſſe : car je sçavois bien qu’elle avoit intention de le faire. Il me pria alors de luy donner un Billet qu’il eſcrivit en ma preſence : & qui eſtoit à peu prés en ces termes, ſi ma memoire ne me trompe.

SPITRIDATE A LA PRINCESSE ARAMINTE.

Je parts. Madame, puis que vous le voulez. : mais je parts le plus malheureux de tous les hommes. Je ne sçay où je vay ; ny quand je reviendray ; ny meſme ſi vous voudrez que je revienne : & cependant on me dit, qu’il faut que je vive & que j’eſpere. Je ne sçaurois pourtant faire ny l’un ny l’autre, ſi vous ne me l’ordonnez, par deux lignes de voſtre main : je vous les demande donc, divine Princeſſe, au Nom d’une illuſtre Perſonne qui n’eſt plus : &