Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, troisième partie, 1654.djvu/472

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Je ſuis bien marrie d’eſtre obligée de vous dire, que la gloire eſt plus puiſſante que toutes choſes, dans le cœur de la Princeſſe : & qu’elle s’eſt ſi fortement reſoluë d’obeïr au Roy ; de vaincre l’affection qu’elle avoit pour vous ; & de l’oublier ; que rien ne la sçauroit changer. Conformez donc voſtre eſprit à voſtre fortune ſi vous le pouvez : & puis que vous eſtes genereux, oubliez une Perſonne, qui a abſolument pris le deſſein de ne ſe ſouvenir plus de vous.

HESIONIDE. Je vous laiſſe à penſer (dit le Prince Spitridate, auſſi toſt que la Princeſſe ſa Sœur eut achevé de lire ces deux Lettres) ce que je devins, apres avoir veû ce que vous venez de voir. Je le comprens aiſément, dit elle, puis qu’encore que je ſois aſſurée que c’eſt une fourbe que l’on vous a faite, je ne laiſſe pas d’en eſtre ſurprise. Car enfin, adjouſta t’elle, tant que la guerre de Capadoce a duré, j’ay touſjours reçeu des nouvelles de la Princeſſ