rement que vous avez consenti au mal, il vous doit suffire de déclarer en peut de mots à votre Pere spirituel tout ce que vous en sçavez ; & selon ce qu’il vous dira, tenez-vous l’esprit en repos, & n’y pensez plus. Mais découvrez-lui fidelement tout le fond de votre cœur, sans que jamais vous lui cachiez rien, ni par une mauvaise honte, ni par quelqu’autre raison que ce soit. Car si l’humilité vous est nécessaire, pour vaincre généralement vous vos ennemis, combien devez-vous en avoir besoin pour vous délivrer de ce vice, qui est presque toujours un châtiment de l’orgueil !
Enfin, quand la tentation est passée, voici ce que vous avez à faire. Quoique vous joüissiez d’une grande paix, & que vous croyez être en assûrance, fuyez néanmoins tant que vous pourrez les objets qui ont fait naître la tentation, & ne souffrez point qu’ils entrent dans votre esprit, sous quelque couleur que ce soit, ou de vertu, ou d’un bien imaginaire que