avec une extrême retenuë. Que si vous trouvez un homme qui parle beaucoup de soi, ne le méprisez pas pour cela ; mais gardez-vous bien de l’imiter, quand même il ne diroit rien qui ne dût servir à faire connoître ses fautes, & à lui en donner de la confusion. Ne parlez que le moins que vous pourrez du prochain, & des choses qui le regardant, si ce n’est que l’occasion se présente d’en dire du bien. Parlez volontiers de Dieu, surtout de sa charité pour les hommes, mais dans la crainte de n’en parler pas comme il faut, écoutez plûtôt ce que les autres vous en diront, & tachez de ne le point oublier.
Pour ce qui est des discours profanes, s’ils vont jusqu’à vos oreilles, ne permettez pas qu’ils entrent dans votre cœur qui doit être tout entier à Dieu. Mais au cas que vous soyez obligé d’écouter celui qui parle, afin de pouvoir lui répondre, jettez toujours quelque œillade vers le Ciel, où votre Dieu regne, & d’où cette hau-