Aller au contenu

Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le pourriez, votre patience sera toujours accompagnée de beaucoup d’imperfections qui la rendront moins agréable à Dieu, & qui en diminueront notablement le mérite.

Je veux enfin vous découvrir un artifice secret de notre amour propre, qui en mille rencontres nous cache à nous-mêmes nos défauts, quoique grossiers & visibles. Un malade, par exemple, qui s’afflige excessivement de son mal, veut qu’on prenne son impatience pour un zele de quelque bien apparent. Ce n’est point, si on l’en croit, une véritable impatience ; c’est un juste déplaisir de voir que sa maladie est le chatiment de ses pechés, ou qu’elle incommode & fatigue extrêmement ceux qui sont auprès de soi. Il est de même d’un ambitieux. qui se plaint de n’avoir pû obtenir un honneur, une dignité où il aspiroit. Car il n’a garde d’attribuer son chagrin à la vanité : il l’attribuë à d’autres choses, dont il sçait bien qu’il se mettoit peu en peine en d’autres