de s’enracine profondément & sans peine dans votre ame. Car n’entreprenant qu’une vertu, & ne cessant de vous y exercer, votre mémoire s’y apliquera davantage : votre entendement éclairé de la lumiere céleste, inventera de nouveaux moyens & de nouvelles raisons pour vous la faire embrasser : votre volonté enfin s’y portera avec plus d’ardeur : ce qui n’arriveroit pas, si ces trois puissances étoient partagées à plusieurs objets.
D’ailleurs les Actes qu’il faut produire, pour contracter l’habitude d’une vertu, n’ayant tous qu’un même but, & s’aidant les uns les autres, en deviendront moins pénibles ; & les derniers feront d’autant plus d’impression dans votre cœur, qu’ils y trouvent les saintes dispositions que les premiers y auront laissées.
Toutes ces raisons vous paroîtront convaincantes, si vous faites réflexion que quiconque s’exerce bien dans une vertu, aprend insensiblement à s’exercer dans les autres ; & qu’une vertu ne