d’exciter en nous des mouvemens déréglés ; & ces mouvemens détruisent ou affoiblissent du moins les habitudes des vertus. D’ailleurs cette négligence nous prive de beaucoup de graces, que nous pourrions mériter par un plus grand soin de notre avancement spirituel.
C’est la différence qu’il y a entre voyager sur la Terre, & marcher dans la voye du Ciel. Car ceux qui voyagent sur la Terre, peuvent s’arrêter, sans retourner sur leurs pas ; & de plus en marchant toujours, la lassitude les met hors d’état d’aller plus avant. Mais dans le chemin de la perfection, plus on avance, plus on sent augmenter ses forces. La raison de ceci est que la partie inférieure, qui empêche, autant qu’elle peut, par la résistance, le progrès spirituel, vient à s’affoiblir par l’exercice des vertus ; & qu’au contraire la partie supérieure, où est le siége de la vertu, s’affermit & se fortifie davantage.
Ainsi à mesure que l’on profite dans