Autrement la premiere seroit vaine ; & on se contrediroit soi-même : on tenteroit Dieu, qui n’a pas accoûtumé de donner la patience sans les tribulations, ni l’humilité sans les oprobres.
Il en est de même de toutes les autres vertus, qui sont les fruits des adversités que Dieu nous envoye, & que nous devons d’autant plus aimer, qu’elles sont plus rudes, parce que les grands efforts qu’il faut faire pour les suporter, contribuent extrêmement à former en nous les habitudes des vertus.
Soyons donc toujours attentifs à mortifier notre propre volonté, quand ce ne seroit que dans une œillade un peu trop curieuse, dans une parole un peu trop libre. Car encore que les victoires qu’on gagne sur soi dans les grandes occasions, soient plus glorieuses, celles qu’on remporte dans les moindres, sont incomparablement plus fréquentes.
La seconde considération que nous avons déja touchée est, que toutes les choses qui arrivent en ce monde,