Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/217

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autres une basse idée de notre prochain. Comme ce vice naît de notre orguëil, c’est aussi par notre orguëil qu’il s’entretient ; & plus il augmente, plus nous devenons présomptueux, pleins de nous-mêmes, & susceptibles des illusions du démon. Car nous venons insensiblement à avoir pour nous d’autant plus d’estime, que nous en avons moins pour les autres ; étant faussement persuadés que nous sommes tout-à-fait exemts des fautes dont nous les jugerons coupables.

Lorsque l’ennemi de notre salut reconnoît en nous cette méchante disposition, il employe toutes ses ruses pour nous rendre continuellement attentifs à examiner les défauts d’autrui, & à nous les figurer plus grands qu’ils ne sont. Il n’est pas croyable combien il s’efforce de nous remettre à tout moment devant les yeux quelques légeres imperfections que nous avons vûes dans nos freres, lorsqu’il ne peut nous y en faire remarquer de considérables.