Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/219

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fauts, nous guérirons aisément l’œil de notre ame d’une certaine malignité, qui est la source des jugemens téméraires. Car quiconque juge sans raison que son frere est sujet à quelque vice, n’a que trop de fondement pour croire qu’il y est sujet lui-même ; puisqu’un homme vicieux pense toujours que les autres lui ressemblent. Lors donc que nous sommes prêt de condamner la conduite de quelque personne, blamons-nous intérieurement nous-mêmes, & faisons-nous ce juste reproche : Aveugle & présomptueux, comment es-tu si téméraire que de critiquer les actions de ton prochain, toi qui as les mêmes défauts, & qui en as de plus grands que lui ? Ainsi tournant contre nous nos propres armes, au lieu d’en blesser nos freres, nous les employerons à guérir nos playes.

Que si la faute que nous condamnons est réelle & manifeste, excusons par charité celui qui l’a commise ; croyons qu’il a des vertus cachées,