Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/277

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encore quelque affection pour les créatures, & que je n’ai pas commencé à vous aimer & à vous servir de toutes mes forces. Ah ! Seigneur, n’oubliez pas votre bonté ; souvenez-vous de votre parole ; rendez-moi digne de vous recevoir avec foi & avec amour.

Quand vous aurez communié, entrez aussi-tôt dans un profond recueillement ; & fermant la porte de votre cœur, ne pensez plus qu’à traiter avec votre Sauveur, en lui disant ces paroles ou d’autres semblables : O souverain Maître du Ciel ! qui a pû vous obliger de descendre jusques dans moi, qui suis une créature pauvre, misérable, aveugle, dénuée de tout. Il vous répondra incontinent : C’est l’amour. Vous lui répliquerez : O amour incréé ! que demandez-vous de moi ? Rien autre chose, vous dira-t-il, que l’amour. Je ne veux point d’autre feu dans votre cœur, que celui de la charité. Ce feu victorieux des ardeurs impures de vos passions,